Cette fameuse départementalisation avec la suppression des « zil » auparavant gérés en circonscription avait été présentée comme une solution pour remédier au problème du non-remplacement. L’objectif était de rendre plus efficace la gestion des remplaçant-es en les regroupant dans 5 pôles de gestion regroupant chacun une centaine de remplaçant-es organisés dans un bureau départemental du remplacement. Décision actée lors des instances de carte scolaire de février 2023.

Dès l’annonce de ce projet, les syndicats ont unanimement dénoncé cette réorganisation et la majorité des « zil » s’est organisée pour s’opposer à la transformation de leurs postes en postes de brigades classiques gérées depuis Rouen, niant ainsi la spécifité du remplacement court, géré en circonscription, au plus près des écoles. Après divers épisodes de mobilisation, les « zil » ont obtenu des promesses nommées « clause du grand père » stipulant que le fait d’être « ex zil » serait pris en compte pour privilégier les remplacements courts, pour tenir compte d’éventuelles préférences géographiques ou de type d’écoles (maternelle/élémentaires…) dans la mesure du possible, et la garantie de ne pas être affecté-es sur un remplacement à l’année.

Bilan après une semaine de rentrée de l’efficacité de cette nouvelle gestion et du respect des promesses faites aux « ex zil » :

La gestion des remplacements longs prévus avant la rentrée a d’abord été catastrophique : une seule personne, ancienne gestionnaire des brigades étaient en charge des affectations à la pré-rentrée pour tout le département. D’habitude, beaucoup de brigades étaient prévenues et pouvaient effectuer la pré-rentrée dans l’école de leur premier remplacement. Cette année, ça a été l’exception. Et de nombreuses absences prévues à l’avance n’ont pas eu de remplaçant-es le jour de la rentrée avant 10h.

Depuis lundi, 5 personnes ont ont bien commencé leur travail au pôle remplacement. Mais forcément la mise en route ne s’est pas faite en 1h. Elles ont du répondre toute la matinée aux écoles qui n’avaient pas de remplaçant-es alors que la majorité des remplaçant-es étaient disponibles. A tel point que ce sont parfois des collègues eux-mêmes qui appelaient pour proposer d’effectuer une mission dont ils ou elles avaient connaissance. Elles ont aussi été appelées par des « ex zil » qui ne comprenaient pas leur affectation sur des remplacements longs, voire à l’année. Les gestionnaires n’avaient en fait reçu aucune information sur les fameuses promesses, et n’avaient d’ailleurs même pas la liste de ces « ex zil ». Depuis, l’information et les consignes leur ont enfin été donnée, et des changements de missions finissent par être acceptés suite à de nombreux appels.

Quant à la gestion des premières absences non prévues. Comme on pouvait s’en douter, l’arrivée du « zil » avant la fermeture des grilles n’est plus possible avec la nouvelle manière de communiquer entre écoles, circonscriptions et bureau du remplacement. Et quand l’école ne sait pas si une absence va être remplacée, il arrive qu’une bonne partie des élèves retournent chez eux et quand le ou la remplaçante arrive à 9h ou 9h30, il ne vient que pour une partie de la classe.

Cette nouvelle gestion s’est donc révélée catastrophique pour cette rentrée et pour l’instant elle montre qu’elle ne peut pas être aussi efficace que l’était la gestion en circonscription des absences imprévues.

Remplacements catastrophiques à la rentrée : explications.

Remplacements catastrophiques à la rentrée : explications.